As-tu
déjà vu – au temps où chutent les feuilles,
Lorsque
sonne, triste et doux chant, le grave glas
De
l'automne (et la bise s'arrête à ton seuil,
Elle
épargne tes roses joues) – ici et là,
Les
étoiles de givre sur les frêles branches ?
De
ta fenêtre, où tu rêves, ma main sur ta hanche,
As-tu
entendu – c'est un soupir, un murmure –
Bâiller
– sous les terres, dans les flots – la nature ?
Vois,
à l'orée des bois, les bosquets de hauts chênes
Courber
leurs nuques sous la caresse des vents ;
Le
saule, lui, dans ses grandes et lourdes peines,
Tel
l'amant délaissé, pleure vers le levant...
Et
toi aussi, chère enfant, tu soupires et bailles ;
Tes
beaux yeux verts – corolles au rouge crépuscule –
Se
referment – mais avant que tu ne t'en ailles,
Tes
lèvres – que devant l'aube ma nuit recule.
Jérôme,
28 décembre
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