Gris le sable des volcans, aride mer
Océan de désirs, flamme amère
Grises les sépultures, gravures de fer
Nécessité, loi – ne puis m'en défaire.
Gris, dans le crépuscule des couleurs
Tes yeux, silencieux, vains leurres ;
Mes amantes, corps lors sans charmes
Poésie macabre, squelettes en larmes.
Grise, la brume couvre les ruelles
Acide et morne, y siffle la crécelle
Dans les fumées, vague, incertaine
Illusion – ici, des ombres le domaine
Gris, l'homme, derniers éclats du couchant -
Priant encore, miracle de foi – relâchant
Une absence d'âme aux tons morts et blancs,
Fuyants – je reste là, bras ballants.
Grises, les ailes des choucas, peu fiers,
Dépités, – distinguer les chairs, sans lumière ? -
Frappant l'air noir, tranchantes serres.
Que reste-t-il, dans ce désert ?
Nulle nuance, dans le triste soir
- Une lueur ! - S'échappe un cri d'espoir !
Ultime horreur, soumission. Lui aussi est gris.
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