jeudi 28 novembre 2013

Deus ex Machina

Le monde est un assemblage de rouages si complexes qu'il pleut, et lui seul à cette avantage, fonctionner alors que tout ses rouages sont déréglés.
Si on pouvait considérer une population comme un circuit électronique, les individus seraient les courants - tous singuliers et tous identiques - et faits comme autant de composants variés. Ces composants existent déjà tous, et il ne faut qu'un porte logique ouverte pour qu'il soient tous parcourus, c'est la dualité fait-idée qui est mise en lumière. Le libre-arbitre se matérialise ici sous la forme d'un court-circuit, donc irrationnel sans une interaction extérieure. La réalité, ce n'est que cette plaque verdâtre, non indispensable dans un cadre formel, mais au final seul élément sans lequel les autres ne peuvent pas fonctionner.
Dieu dans tout cela, est ce circuit dans sa globalité, qu'une prière peut faire s’activer tout d'un coup, Deus ex Machina. Le seul élément mystère est la forme d'énergie que nous sommes.

mardi 19 novembre 2013

Jonhatan

I)

Imaginez-vous, au cœur de campagnes en fleurs, de forêts verdoyantes, de lacs, miroirs du ciel, une battisse. Elle ressemble à un château de la renaissance, dans son immense parc, écrin d'horticulture soignée. Le toit de d'ardoise se marie presque alchimiquement avec les murs blancs. Ces derniers sont sertis de hautes fenêtres, impeccablement transparentes. Dans l'aile nord, il y en a une parmi tant d'autres, une fenêtre identique à ses voisines, si ce n'est que dernière celle-ci se tient un homme.
Il se tient debout, dans sa chambre austère et toute blanche, à peine meublée d'un lit en fer, d'une table et d'une chaise. Le seul élément qui n'est pas blanc dans cette pièce, c'est la serrure, ce gros verrou couleur laiton bien fermé. Notre homme regarde par la fenêtre pour voir au travers des barreaux blancs, autre chose que du blanc. Mais son regard ne peut pas se détacher de la grande fontaine en face de lui, reflétant le mur, blanc.
Il n'est pas ici depuis longtemps, À vrai dire cela ne fait même pas 24 heures, mais il sait qu'il est la pour longtemps. Le futur est reflet du passé et vice-versa, alors cette prévision d'eternité, c'est pour lui son passé, ses souvenirs et son identité envolés très loin de cette pièce où il est enfermé. Il se détourne de la fenêtre, car à quoi bon regarder dehors lorsqu'on y voit pas plus qu'au plafond. Cette eau qui coule dans la fontaine, n'est pas plus pour lui que le blanc qui coule lentement des murs et des draps pour le noyer. Flash. Il est allongé sur son lit. Ce qui s'est passé entre ces deux moments, n'est rien puisque sans sens. Ce dont vous vous souvenez, c'est votre cerveau qui vous dit, cela, garde le cet instant contient ce que tu cherches . Alors pourquoi, pourquoi ce plafond blanc est-il gravé dans son esprit ? Pourquoi peut-il se remémorer chaque grain dans la peinture de ces barres de fer ? Pourquoi voit-il ce visage ?
Le bruit aussi est blanc dans cette pièce. En physique, le blanc est l'addition de toutes les ondes lumineuses que l’œil peut capter. Pourtant dans notre esprit, le blanc, c'est l'absence de tout, c'est le néant. Le noir lui est l'absence totale d'onde lumineuse, mais dans notre esprit, le noir est omniprésent, étouffant, présence oppressante et omniprésente. C'est bien avec son esprit que notre homme perçoit ici cette pièce. Le bruit, l'image, sont bien la, il y a ces murs, qu'il peut voir. Mais c'est comme si il était aveugle, flottant dans l'espace. Le bruit lui aussi est bien là, il peut l'entendre, son cœur qui bat et qui fait vibrer son tympan en rythme lent, très lent.
Un éclair résonne dans la pièce tout à coup, le premier de l'orage, c'est le cylindre de la serrure qui tourne en cliquetant. Quand la porte s'ouvre, il est debout, avec encore ce mouvement disparu, non vécu. Un homme noir, mais vêtu de blanc, le regarde dans l'encadrure de la porte.

"C'est l'heure."

Notre homme avance et suit cet ange noir qui tente tant de cacher la pigmentation divine de sa peau sous du tissu immaculé. Elle aussi, avait cette couleur de peau, sombre comme un ciel sans étoile dans lequel on se perd.

II)

De dédale en dédale, il arrive dans une grande pièce, déjà remplie de plusieurs dizaines d'homme et de femmes, comme lui drapés dans leurs tenues de patients d’hôpital. Il s'assied sur une chaise et attend. La salle est un auditorium mais la scène est vide pour l'instant. Le rideau est rouge couleur sang, couleur amour. Bientôt, un homme s'en extirpe et s'avance lentement vers le micro. Il est colossal. Son costume, de toute évidence taillé sur mesure a du mal à le contenir tant l’extrémité de son ventre est éloigné de sa colonne vertébrale. Son nœud papillon doit au moins être long de 70 centimètres pour pouvoir faire le tour de ses 7 mentons. On ne peut pas voir ses yeux car la lumière se reflète trop violemment dans ses lunettes. Son cheveu est rare et très maladroitement réparti pour tenter de cacher la calvitie. Le plus important, c'est son visage, fermé, barré par des lèvres opulentes et agressives. Lorsqu'il commence à parler, c'est un orchestre tonitruant de cordes vocales qui résonne soudain dans la pièce, le cœur de l'orage.

"Bonjour. Je me présente, je suis le professeur Haydin, directeur de l'institut Louversit, dans lequel vous allez vivre ces prochaines mois" Il marqua un temps de pause pour marquer l'effet psychologique que sa phrase avait déclenché dans l'assistance."Nous pensons ici, que les mots sont la cause du problème qui vous a amené ici, je serais donc bref. Vous êtes ici parce que vous avez un problème. Vous avez tous aimé quelqu'un, et c'est un danger pour vous comme pour cette personne, et notre objectif et de vous guerrier de cette affliction par tout les moyens possibles. Je vous garantie que dans quelques mois, vous ressortirez tous, et que plus aucun de vous n'aimera qui que ce soit. Pour cela, nous n'avons qu'une seule méthode, c'est vous. Vous allez rester ici tant que vous ne vous serez pas vraiment rendu compte de votre problème."

Sur ce bref discours, le professeur Haydin s'engouffra dans le rideau sans autre forme de cérémonie, laissant la salle dans un silence, presque gênant. L'ange noir, monta sur scène et balaya tout les patients et patientes d'un regard. Il hurla d'une voix forte, malgré que personne ne fut en train de parler: "J'attends de vous que vous retourniez tous immédiatement dans vos chambres dans la minute qui suit." Après cela, tout le monde se leva, et gagne les couloirs. Notre homme marchait dans la foule des autres fantômes, le visage fermé comme tout le monde, évitant tout contact visuel ou corporel et il se hâta de regagner son désert blanc. Il savait pertinemment qu'il n'entendrait pas d'autre voix que la sienne pour de longs mois. Il était assis sur la moquette et entendu bientôt une clé fermer la serrure de la porte qu'il avait lui-même fermé.

Tout ces bruits, ces odeurs, ces visions s'étaient bloqués dans la mécanique rouillé de son cerveau et cela lui causait un mal de tête atroce. Il est allongé dans son lit, droit face au plafond qui semble se rapprocher avec la ferme intention de l'écraser. Il veut ferme les yeux mais les petits flashs qui tapissent ses paupières lui rentrent dans la rétine comme un million de petites aiguilles. Il voit soudain une forme sur le plafond blanc. C'est un cercle de marron veloute. Des membres s'en extirpent, hypnotisants, et sur le plus petits de ces derniers poussent cheveux, nez, yeux, oreilles. une fois ce corps parfaitement formé, les yeux s'ouvrent, deux taches vertes qui regardent les deux taches bleus pale de l'homme. Il hurle. C'est elle. Il hurle. Elle se rapproche. Il hurle. Elle est à quelques millimètres d'elle. Il se réveille. En sueur dans son appartement.

III)

Sa chambre est toujours blanche, la fontaine est toujours en bas de sa fenêtre, mais tout es désormais sale. Le blanc des murs est terni par le temps, par l'obscurité, par les mains qui lui sont passées dessus. La fontaine est faite de pavés, noircis par la pollution, par les gens qui s'assoient dessus à longueur de journée, par les secondes qui défilent sur le réveil de notre homme. À l'institut Louversit, il n'avait pas de nom, mais dans cette petite chambre, il s'appelle Jonhatan. Son cœur bat très fort, contrairement à celui de son avatar de l'institut. À côté de lui est installée Julie, dont la peau d'ébène dépasse à peine de la couette. Il se lève et va dans l'autre pièce de son minuscule appartement, s'asseoir sur le canapé. Que signifie ce rêve. Jonhatan aime vraiment Julie, mais pourtant le professeur Haydin a dit que c'était une maladie, qu'il devrait se soigner, que la seul solution, c'était lui-même, qu'il fallait qu'il se rend compte de ce qui n'allait pas.

Jonhatan allume une cigarette et est réconforté par les volutes qui volent devant son visage. Il forment un rempart, un mur entre lui et son reflet. À cet instant, il pourrait aller devant un miroir et regarder du plus intéressement qu'il est possible de le faire à travers le nuage, il ne pourrait pas apercevoir son visage. Il sait que sa femme dort toujours dans le lit à quelques mètres de lui, mais maintenant, en pleine nuit, il ne sait plus trop pourquoi il l'aime. Elle est jolie, elle le fait rire, ils peuvent discuter pendant des heures, mais au fond, qu'est-ce que cela vaut ? Il aimerait tellement que ce canapé l'englobe, qu'il l'avale sans ménagement et qu'à l'aube, Julie ne le trouve pas dans l'appartement, ni nul part ailleurs.

Après tout, il pourrait s'en passer, elle n'est qu'un tas de viande qui réchauffe son oreiller, lui pique la couette, n'aime pas le voir fumer ou boire, lui crie dessus lorsqu'il ne veut pas parler. Jonhatan sait que ce n'est pas vrai, tout comme il n'est pas vrai qu'il peut la regarder et lui dire qu'il l'aime sans lui mentir un peu et se mentir beaucoup. Il a besoin de sortir, de sortir et de voir la ville. Jonhatan est dans la rue, parce que les instants ne s'envolent pas que dans les rêves. Il marche au milieu de la foule, unie en marée humaine qui le pousse, le fait avancer vers les autres horizons, toujours éclairés par les devantures à néons des magasins. Tout l'or, toute la lumière, toute la soie qui déborde des vitrines fait tourner les yeux de Jonhatan en une spirale hypnotique. Il se sent partir dans un tourbillon d'individus, une population statistique qui prend forme autour de lui, en revirement de manteaux, en jupes qui volent, en cheveux aux vent. Elle tourne autour de lui, il tombe, elle se rapproche, comme le sol, il tombe toujours, elle disparaît, sa tête choque le sol. Noir.

IV)

Les muscles de son front se contractent, pour tirer péniblement les paupières et découvrir aux yeux de Jonhatan, un plafond blanc. Les oreilles n'entendent pas encore, l'esprit est embrumé. Près de lui, il voit bientôt des gens passer, dans sa vision périphérique. Ils s'activent autour de lui, il peut enfin tourner la tête et les voie, les anges en blouse blanche sont de retour. Les seringues, les lames d'acier inoxydable, impérissables, s'activent et l'ouvrent, un masque, un peu de gaz impalpable et il est reparti.

Quand il se réveille, il est de retour. Le professeur Haydin le regarde droit dans les yeux, à 3 centimètres de son visages. Toute la graisse qui déborde de son cou menace de s'écrouler sur l'homme. Il s'exprime d'une voix beaucoup plus douce que dans l'auditorium.

"Vous n'avez pas compris monsieur, votre objectif, et c'est la une bien mauvaise chose. Pouvez vous me dire quel est votre objectif"

L'homme ne peut pas ouvrir la bouche, même si il voudrait parler, murmure qu'il n'est pas la.

"C'est bien ce que je pensais. Vous êtes envoûte monsieur." Pendant qu'il dit cette phrase calmement, les monceaux de graisse qui le compose tremblotent. "J'ai entendu moi aussi, les chants de guitares électriques qui résonnent à vos oreilles. Je les connais mieux que vous ne semblez le penser. Je sais qu'il viennent, d'un côté vous vriller les oreilles, et vous verser du miel sur les papilles de l'autre. La guitare, c'est vous monsieur. Vous êtes la guitare, les cordes, l'amplificateur et tout ce qu'il faut. Seul votre public est une illusion, il n'existe pas, m'entendez vous ?"

Au fur et à mesure de sa tirade, l'intensité de sa voix avait augmenté exponentiellement, pour finir en un beuglement atroce et plein de postillons à destination de l'homme. Les poches sous-épidermiques s'étaient agitées de plus en plus violemment pour finir dans une danse qui captait toute l'attention de notre homme, au détriment du discours halluciné du professeur. L'homme ferme les yeux et immédiatement, il disparaît et se réveille dans une chambre blanche, cette fois ci aussi immaculée que celle de l'institut. Oh non aucune main n'est jamais venue se poser sur ces murs, aucun souffle jaunâtre n'est jamais venu se confronter à leur immuabilité si physique. Il sent, peu à peu, et à beaucoup plus de temps que dans cette vision métallique et sanguinolente de tout à l'heure. Il sent que le matelas est confortable. Il sent l'odeur moléculaire rentrer dans son nez et venir se fixer sur de minuscules capteurs. Peu à peu, il peut bouger, il peut penser. Quand il tourne la tête pour la première fois, c'est sur le coude de Julie que se pose son regard. Bientôt, le coude bouge, et un visage apparaît dans le champ de vision de Jonhatan, éveillé dans une chambre d’hôpital.

Elle le regarde et ne dit rien. Ses yeux sont baignés de larmes, qui coulent sur son visage en dessinant deux rivières méprisantes aux lois de la physique. Elle repète, avec la voix de Jonhatan, ce qui semble être un discours délirant de fièvre.

"Tu n'es pas moi, tu dois partir, courir, t'en aller et me laisser ici à l'institut pour que le professeur Haydin puisse me soigner de toi."

Elle lui dit qu'elle est venu pour lui dire qu'elle s'en va. Qu'elle ne peut plus rester la, que sa vie à lui, Jonhatan, n'est qu'un rêve et qu'elle n'est pas une illusion. Elle a beau le pincer, elle sait qu'il ne se réveillera pas. Alors elle se lève et s'en va, comme promis. C'est le dernier cadeau que Jonhatan reçoit de l'univers, une promesse tenue.

Il reste là, allongé dans son lit. Il attend que le temps passe et que les bips de son électrocardiogramme s'uniformisent ou s'éteignent à jamais. Mais rien de tout cela ne se passe, Jonhatan reste juste allongé dans son lit, à regarder les anges blancs devant son lit. Ils sont tellement plus blancs que les murs de son appartement, mais tellement moins que ceux de l'institut. Il aimerait y retourner, mais il est si bien ici, avec ce liquide froid qui lui coule dans les veines toutes les 15 secondes. Il peut presque sentir les petits goutes se diviser et venir s'écraser dans son cerveau, l'endormir, ramollir ses membres.

V)

Il est sorti, après quelques semaines, et est rentré chez lui. Julie avait disparue, ses traces aussi. La passé s'était envolé, et c'est comme si il avait toujours été seul. Seul dans cet appartement qui soudain paraissait trop grand. Cela pourrait vous paraître ridicule qu'un homme se sente dans un 25 mètres carrés comme dans une arène vide, mais c'était bien dans une arène que Jonhatan se retrouvait, en combat avec une ombre, celle sans objet qui se projetait sur les murs blancs. Il fallait toute la journée la regarder glisser, suivre sa propre ombre, l'enlacer, l'embrasser. Il sentait comme la présence d'un fantôme, lui tournant autour sans jamais le toucher, glissant à la surface de sa peau, et pourtant si loin. Des instants, des moments envolés, non vécus et Jonhatan est par terre, nu au milieu de son appartement, à pleurer.

Lui qui hier, partageait sa vie avec Julie, avec cette personne qui l'entourait de ses bras, est aujourd'hui seul et il pourrait mourir sans plus jamais avoir parlé à quelqu'un. Combien de temps cela prendrait-il avant que les policiers défoncent la porte et ramassent son cadavre avec un aspirateur ? Pourrait'il rester là pour l’éternité et ne plus bouger que pendant que l'immeuble s'effondre sur lui-même ? Pourrait-il mourir maintenant, sa tête dans ses coudes et rester ainsi pendant que la terre continue de tourner et de brûler autour de lui ?

Dans tout les cas, c'est ce qu'il se passera. Même si Julie revenait à l'instant en passant la porte avec le sourire qui lui découpe le visage en deux, il vieillirait en bougeant, finirait par mourir, serait enterré ou brûle, et la planète brûlerait de tout la haine qui peut jaillir de ses crevasses. Jonhatan serait toujours la, dans le vent ou dans un arbre, à regarder cette ultime cathédrale, entonner une ultime prière et assister à la fin du monde. Et même après il flotterait dans l'espace. Peut-être un jour, une molécule de l'espoir arriverait, au bout de quelque milliers d'années sur une planète inconnue et se poserait sur une fleur, une petite fleur délicate. Nous sommes condamnés, par notre condition de matière, à l’éternité. L'esprit est immortel d'avoir existé et le corps l'est d'avoir été.

Dans tout cela résonne un "à quoi bon". À quoi bon bouger la moindre particule de corps quand notre seul voie est l'existence. La fin qui a cajolée tant d'hommes, dans sa vision de liberté et de pouvoir, n'était qu'une illusion, encore une qui vient se briser sur les os d'un homme, comme bientôt elle le fera sur ceux de tout les hommes. Que se passera-t'il alors ? Tous feront le même choix, rester immobile dans un pied de nez dérisoire à leur condition, pour tenter de retrouver une fin dans leur absence de continuer. Alors reviendra l'obscurité, et quelqu'un, quelque part, verra que cela est bon.

VI)


Bien loin de tout cela, imaginez une battisse. Au milieu d'un lit de forêt sans feuilles, de prairies stériles, de lacs d'eau croupie. Les murs sont recouverts de mousse, en train de s'écrouler. Derrière ce qui a été un jour des barreaux, résonne un chant. Ce chant est fait des hurlements, d'un homme, qui se tient la tête et ouvre grand les yeux. Il résonne depuis toujours et continuera pendant très longtemps, car cet homme bientôt mourra de son plein gré et sans même le décider et sera remplacé par un autre, qui viendra hurler à la lune qui éclaire sa chambre partiellement, qu'elle est vraiment, vraiment trop moqueuse.