S'éveiller,
à chaque instant, comme d'un songe
– Mon
sommeil est le Temps ; alangui je rêve
D'un
monde noir et froid, d'un soleil qui ronge –
À
quand la fin ? « Bientôt ! Le jour qui se lève,
L'aube
qui vient, peut-être, écloront en joies
Nouvelles,
inconnues ; espère, et demain,
Quand
le ciel, rose et bleu, étendra ses soies
Dans
l'air clair dansera – tendre odeur de jasmin –
Une
étoile, un rayon – une fleur, altière –
Celle
que tu cherches, ciselant sans cesse
Tes
stances sinistres et tes vers fiers. »
Fol
espoir, mais, pour le moins, loin de qui me blesse,
J'aurai,
dans l'aurore, la dernière aurore
(Et
les voix du passé, lentement, s'éteignent)
Le
long repos de ceux qui, jeunes encore
L'attendent
– l'espèrent, tant déjà leurs plaies saignent !
6/5, 6/5, 6/5, 6/6. Andante !
Si je puis me permettre, un petit conseil aux lecteurs ; de façon générale, un poème se lit à mi-voix. En lisant un poème silencieusement, vous faites quelque chose comme marcher, yeux clos, dans une galerie d'art. Un poème, c'est aussi une musique - c'est d'ailleurs ce qui fait la beauté de cette forme ; nous avons nos rythmes, nos tempos, nos fantaisies ; même un vers dit 'libre' est soumis à des règles, à des jeux de sonorités, invisibles et pourtant réels. Ne perdez pas cela ! Si, pour ce qui est de mes humbles poèmes, cela n'a que peu d'importance à vos yeux - et je puis le comprendre -, c'est une douloureuse spoliation infligée à vous-même lorsque vous lisez Mallarmé, Baudelaire, De l'Isle-Adam, et tant d'autres encore.
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