Pieds
nus sur la terre froide, je marche, triste
Entouré
de terreurs et de cris – nouveau Christ !
Nuées
d'amères douleurs, songes d'enfants en pleurs
Naissent
et meurent tout autour de moi, charmantes fleurs.
Odeurs
des larmes du regret, quand vient le soir
Sur
les vastes, mornes plaines du Désespoir.
Ma
nuque courbe sous le poids – je marche encore -
Des
pleurs versés, après la poésie des corps
Quand,
tonnerre étrange dans les cieux sans nuages
Vient
le remords, terrible et funeste présage.
Souffrance
toujours – je chancelle et me redresse -
Dans
les bois frais, coule le sang des promesses
Jeunes
espoirs, fauchés par les cruelles lames
De
la guerre, qui prend les plus vertes des âmes.
Ultime
fardeau – je plie mais ne me romps point -
Là,
sur la grève de pierre, serrant ses poings
Maudissant,
d'une voix si faible, l'homme et Dieu,
Un
enfant, cœur lourd, ventre vide, tombé des cieux.
Dans
le lointain, hurle la douleur – une mère
Pousse
les portes du tombeau, fuit sa misère
Les
mains encore rouges , crispées sur le fer
Annoncée
en enfer par le fruit de sa chair !
Odieuses
rimes ! Qui es-tu, ô Muse inique
Pour
m'avoir poussé à, défiant toute logique,
Chercher
dans les horreurs la plus belle des fleurs
Ta
sœur, la beauté ? Cesse, qu'enfin je meure !
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