vendredi 13 décembre 2013

Calvaire


Pieds nus sur la terre froide, je marche, triste
Entouré de terreurs et de cris – nouveau Christ !

Nuées d'amères douleurs, songes d'enfants en pleurs
Naissent et meurent tout autour de moi, charmantes fleurs.
Odeurs des larmes du regret, quand vient le soir
Sur les vastes, mornes plaines du Désespoir.

Ma nuque courbe sous le poids – je marche encore -
Des pleurs versés, après la poésie des corps
Quand, tonnerre étrange dans les cieux sans nuages
Vient le remords, terrible et funeste présage.

Souffrance toujours – je chancelle et me redresse -
Dans les bois frais, coule le sang des promesses
Jeunes espoirs, fauchés par les cruelles lames
De la guerre, qui prend les plus vertes des âmes.

Ultime fardeau – je plie mais ne me romps point -
Là, sur la grève de pierre, serrant ses poings
Maudissant, d'une voix si faible, l'homme et Dieu,
Un enfant, cœur lourd, ventre vide, tombé des cieux.

Dans le lointain, hurle la douleur – une mère
Pousse les portes du tombeau, fuit sa misère
Les mains encore rouges , crispées sur le fer
Annoncée en enfer par le fruit de sa chair !

Odieuses rimes ! Qui es-tu, ô Muse inique
Pour m'avoir poussé à, défiant toute logique,
Chercher dans les horreurs la plus belle des fleurs
Ta sœur, la beauté ? Cesse, qu'enfin je meure !

J.                               


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