mardi 30 juillet 2013

Seul dans le noir

Seul dans le noir, enivré
Je me délecte de la folie
Qui s'est insinuée dans mon esprit
La dernière fois que je t'ai quitté

Je ferme les yeux et repart
Dans les ruelles sombres de mon âme
Où je me frotte aux remparts
Qui protègent mon ultime flamme

Au moment où je l'ai soufflée
J'attends que tu viennes me chercher
C'est mon ultime réquisitoire
Ne me laisse pas, seul dans le noir.

Complainte du marin mourant

Tu courrais à la lune tombante
Et tu t'es arrêtée, face à la route
 Tu la regardais, troublante
Et tu es repartie en déroute

Tes pieds en sang marquèrent ton chemin,
Mais tu es arrivée aujourd'hui.
Tu seras repartie demain,
Sur les voies de la folie.

Un jour, c'est vrai tu tomberas.
Que restera-t'il alors,
Que le vide entre mes bras.
Il me faudra virer de bord.

Je naviguerais sur les mers ternes
Ton reflet gravé dans mes yeux.
Et quand j'arriverais au terme,
 Je te rejoindrais dans les cieux.

Perdus

Moi je rêve de Новгород
Mais je stagne sur l'île
Et tout, petit à petit, s'érode
Oui, les vérités tombent en morceaux
Telles de grands tableaux
Brûlant sur leurs murs.
Oh nous n'avons pas fière allure,
Regardant vers l'horizon
Attendant peut-être un bateau ?
Peut-être un pont
Qui surplomberait l'eau
Et nous permettrait, à défaut
De marcher droit,
D’échapper à la loi ?
Mais là encore nous désertons
Abandonnés de Dieu !
Nous nous ennuyons
 Le monde manque de feu.

Croisière

La planète est un grand paquebot
En croisière dans l'univers
Dans ma cabine de matelot
Je rêve d'un jour, toucher terre.

Par mon hublot, les flots
Qui vont et viennent inlassablement
Et les poissons nageant dans l'eau
me narguant, par leur calme, inconscients.


On m'invite à grimper sur le pont principal
Mais je suis bien mauvais mondain
Alors je voyage à fond de cale
Habitué de ces fonds marins


Je grave dans la coque ma légende
Car je sais que d'autres voyageront
Et quand illuminés, ils regretteront
Je m'attends à ce qu'ils descendent


Ainsi ils découvriront que le bateau
Lui qui semble si solide
Est construit avec les os
De ceux morts de soif dans le désert aride.

Eclairs d'acier

Les éclats d'acier éclaboussent les pupilles
Dans les lesquelles se reflètent des éclairs
Qui tombent, châtient et stérilisent la Terre
Où autrefois s'est construite une ville

 Je viens annoncer
 Que vous ne payerez pas pour vos crimes
Que vous serez jetés Sans distinction dans les abîmes
 Au milieu des tours en feu
Vous persisterez dans la folie
 Et garderez vos yeux Aveugles comme dans la nuit

 Je viens hurler
Que vos existences me dégoûtent
Que je vous tuerais
Sans l'ombre d'un doute

Face à ma feuille, je pleure
De n'être le héros de mes vers
Passent encore et encore les heures
Et je suis toujours sur Terre.

Jazz-métro

On peut voir dans ses yeux
L'amour quelconque d'un dieu
Seul, bienveillant, et aimant dans les cieux

Quand elle est tombée sur Terre, il pleuvait
Qu'en a t il été quand j'ai commencé à pleurer
De voir en enfer une pareille beauté

Le charme qui n'a pas de mots
Vous rassure et comme un pull vous tiens chaud
Un pull humain, au cœur qui bat le jazz-métro

Et même si les nuages s'arrêtent d'avancer
Si les fleurs arrêtent de pousser
Si la lumière cesse de nous éclairer
Si les ancêtres ne peuvent plus nous parler
Je la veux pour toujours et à jamais

Les temples que je batis
Soutiendront et honorerons la vie
De papillons de nuit ou de lit.

Les découpages de fous decapités

Nuit acédique

Ce soir j'ai, avec toi, découvert l'acédie.
Ebahis nous étions et devant notre afflication
Et déjà nous planchions sur la solution
Au mal pernicieux qui a dévoré nos nuits.

Ce démon monastique resurgit du passé
Infiltrait nos âmes bien avant de nous croiser
Virus silencieux, décimeur de jeunesse
Allume dans nos yeux une lueur de détresse.

Je ne cracherais pas la parole d'un dieu
Je ne creuserais pas de puits dans le cosmos
Je suis des condamnés qui purgent, sous les yeux
du soleil cruel, la peine de leurs os.

Au pied du mur de l'eternité

L'or qui est sur ton dos fondera sur tes épaules,
Te laissant nu avec tes seuls os pour armure,
Digne descendant des cavaliers mongols.
Pas de méprise, ton combat sera long et dur,
Face à l'ennemi fuyant dans les vaperolles
et oscillant entre passé, présent, futur.

*

Peut-être ta destinée sera différente.
Prieras-tu jours et nuits pour trouver la lumière ?
Useras-tu tes mains pour cultiver la Terre ?
Poursuiveras-tu tes démons jusqu'en Enfer ?
Te réconforteras tu dans les bras d'une mère ?
Ou céderas-tu à ton âme qui desespère
Que l'existence soit si embrumée et si lente ?

*

Pour conclure, mon fils, ne t'inquiètes pas de trop
Tu arriveras toujours à trouver de l'eau
Si tu es le dernier, alors n'oublie jamais
Que tu peux graver le mur de l’éternité