lundi 26 août 2013

Au travail

L'ennui embrumé du désinteressement
Disparait dans un mouvement volatile et vain
Les rires stupides, on les entend toujours autant
Mais tout ce qui m'importe c'est de bouger la main
Sur la papier, le divertissement ultime
S'est imposé en condition de mon destin

Même s'il m'arrive de douter de son interêt
Quand je hante les couloirs de mon propre foyer
Aucun fantôme n'a le courage de se tuer.
Un peu de musique pour une envie fabriquer
Envie de vivre qui me rappelle des souvenirs
D'enfance et d'insouciance vouées à se détruire.

mercredi 7 août 2013

Les nuages

Bienvenue dans mon palais:

Vous êtes ici chez vous
Car j’accueille sans restrictions
A l'unique condition
Que vous ayez le goût
De ne pas déranger les nuages
Qui se reposent dans mon grenier

Voyez un fort mauvais présage
Si vous les entendez gronder
Soudain dans une colère noir.
Ils iront dans les montagnes
Pour raconter leurs histoires
C'est ca les éclairs, ils témoignent

Les nuages volant haut
Dans le grand ciel
Friands du doux chaud
Que leur offre le soleil
Voient sans arrêt défiler
Les tristesses des Hommes de Terre.

Tantôt, ils les font pleurer
Alors ils lachent des grosses gouttes amères
Tantôt, par leur immense cruauté
Ils leur font cracher des éclairs.
Un jour, perdu dans leur coton, j’ai eu l'idée
D'apprivoiser un de ces moutons de l'air.

J'ai alors emménagé dans ce palais.
Bien vite, intrigués par mon comportement singulier
L'un d'eux est simplement venu sonner
Surpris par cette approche peu anodine
Je n'ai su que leur offrir du thé
Et c'est dans le rire que nous sommes devenus amis.

Depuis lors ils habitent mes combles
Pour se protéger la nuit du culot
De mes congénères qui, sans encombre,
Font transiter leur immenses cargos
de l'air, à travers mes nouveaux frères
Une telle audace est inévitablement celle d'un Homme de Terre.

Mes nouveaux camarades m'ont conté
Que nous ne sommes pas les seuls de notre espèce,
Et qu'il existe des nuages cités
Où se côtoient, sans bassesses
Des humains de l'air, discrets,
Pleins de bonheur et de délicatesse.

Je commence à croire à cette légende
Qui dit que la terre n'est qu'un test,
Sélectionnant de rares élus à la vie céleste.
A vrai dire, j'y crois vraiment.
Je suis assuré d'y aller, mes amis m'ont dit
Qu'ils m’emmèneraient directement au paradis

dimanche 4 août 2013

L'homme

Les montagnes étreignent les plaines de leurs sommets,
Comme une mère étreint un nouveau-né sur son sein.
Un oiseau survole de foisonnantes forêts
Qui révèlent leur beauté au soleil du matin.

Dans une prairie galopent des chevaux sauvages.
Quand soudain il arrive, nu , barbu et hurlant.
Agrippé à une crinière de toute sa rage,
Il finit par dompter un étalon brulant.

Emporté dans une terrible cavalcade
Traversant la lande, berceau de tout les vents,
Il arrive en coup de vent à une cascade;
Et il y plonge sans hésiter un seul instant.

Cette cascade, c'est le monde chutant sur ses épaules
en trombes d'eau froides, violents, transparentes de pureté.
Cette homme sous la cascade, il connait bien son rôle,
Vas-y, fait battre les cœurs pour l’éternité

samedi 3 août 2013

Prose #1

Les rires et les cris des jeunes gens viennent rebondir en nombres sur les murs, avant de me transpercer de part en part, me laissant sans défense. Au fur et à mesure que j'avance calmement, des centaines de corps me frôlent, me bousculent. Chaque contact déclenche en moi une réaction de dégout et de résignation. Mon envie de fuir, de me transformer, et de m'élever vers les cimes d'acier a disparue. Avec elle s'en est allé mon inconscience, alors est arrivée la peur.
La peur est une deuxième ombre, elle est mouvante car elle l'incarnation de votre futur qui se matérialise un peu plus à chaque inspiration. Je continue à marcher, à respirer, à regarder droit devant moi. Autour de moi, les gens semblent avoir un but, tous autant qu'ils sont. Ils semblent espérer quelque chose, un futur meilleur, ils semblent viser quelque chose. Moi je n'ai pas de chance je suis lassé de tout. J'ai essayé d'explorer le monde, tout ce que j'en ai retenu c'est le côté dérisoire du monde et de la vie. Au fur et à mesure que vous explorez, l'art, la spiritualité, les sciences, les techniques, les philosophies, la métaphysique, vous comprenez. Vous comprenez que tout ca n'est pas très important car vous savez désormais que vous n'êtes qu'un petit humain et que les gens qui pensent réaliser de grandes choses ne sont qu'une petite perturbation cosmique de plus. Je rêve très souvent, de m'envoler et d'être un esprit intemporel, sans dimension, je connaitrais alors l'extase d'être entité pure. Je m'éloigne de l'humanité peu à peu, cela m'inquiète. Tout d'abord, les gens vous dégoutent, vous les évitez, vous les conspuez, vous les ignorez. Puis certaines de leurs productions vous dégoutent.
L'attrait du voyage ! Quel esprit éveillé aux choses du monde n'a pas ressenti cet appel vers des terres toujours plus lointaines et exotiques. Des temples thaïlandais, des sources chaudes islandaises, des villes brillantes comme milles diamants. Pour enfin fuir les goudrons mouvants de nos villes occidentales, nous regardons par-delà l'horizon et espérons prendre le prochain train, suivre le prochain trimardeur vers l'infini à portée de main, vers les longues descriptions, vers la rédemption de nos âmes rongées par l'angoisse et la tristesse. Nous appelons à combler le vide de nos identités par le mouvement. Bouge, bouge, bouge avant de ne plus être car bientôt il sera trop tard, et vous ne penserez plus.
Bouge et va voir cet homme, cette femme qui vit loin de toi sans savoir, sans voir et qui vit pourtant. Va le voir lui que personne n'écoute alors que ses ancêtres lui ont cédé la sagesse. Va le voir celui la qui pleure la nuit et qui erre dans les rues, va le voir prend le par le bras et emmène le avec toi dans tes voyages. Va les voir ces paysages qui ne s'occupent pas de toi, va les voir ces montagnes et ces désert qui ont résisté à l'homme et qui le tue encore.
Fuis toi et fuis ce qui t'as fais, deviens une autre personne. Regarde le hasard droit dans les yeux et montre lui que tu ne te laisseras pas faire, que tu es un fils des étoiles et que tu deviendra qui tu dois être.
J'ai dis plus haut que les gens et leurs productions commençaient à me dégouter, j'ai omis de préciser que je me dégoutais aussi, que je ne pouvais pas relire ce texte après l'avoir écris sans un petit pincement au cœur, d'être si pathétique. Je ne sens pas les mots, je ne ressens aucune magie, contrairement à ce que décrivent tout les écrivains une fois dans leur vie. Oh non, tout ce que je ressens à ce moment précis, c'est un impératif. Je me dois d'écrire, je me force à écrire, parce que, peut-être, je pourrais me lire un jour sans vomir.

Anti-héros

Je cours, comme toujours, de nuit
On se sait où, vers on ne sait qui
Portant mes guenilles sur le dos
Décidé à mourir en anti-héros

Je volerais au pauvre pour donner au feu
Je chasserais les peintres et leur creverait les yeux
Je brulerais les hôpitaux et tuerais les innocents
Je traquerais la veuve éplorée et l'enfant.

Quand viendra l'heure du jugement
Pas d'inquiétude, je serais présent
Avec l'idée qui me remuera les entrailles
"Ma crucifixion éclipse vos funérailles"

La faille

Mes poumons brulent aux portes du palais
Après toute cette course, je m'en vois refuser l'accès
Que faire si ce n'est hurler et tambouriner
La porte, mètre de bois qui m'écarte du levier
Qui pourrait, parait-il, stopper le temps
Donner quelque répit, à un jeune combattant
Qui ne trouve pas sa guerre.
Pour la dernière foi, j'embrasse ma Terre
Car dès demain je partirais à la recherche
D'une faille, d'un espoir, d'une brèche.

Le soldat

Lors de ma longue agonie au champ d'honneur
Une figure s'est detachée dans le ciel
Voila le diable qui quand est venue l'heure
Descend participer à la longue veille

Sur mon visage coulent les larmes amers
Mon courage s'envole pour le paradis
Et le reste est abandonné à l'enfer
Le jugement dernier frappe, sans "mercy"

Et que reste-t-il des mes cris sauvages ?
Résonnent-t-ils encore dans l'atmosphère ?
Et que reste-t-il de ma Terre ?
A-t-elle traversée les âges ?

Et que reste-t-il de ma tristesse
Elle que je serrais tout contre mon âme
S'est en allée avec la rame
Oubliant toutes ses promesses

Et j'agonise ici, au milieu des autres
Car même la mort est une faute
Et le pardon est mort
Étouffé par nos remords.

Le diable est à côté de moi, stoïque
Et il se souvient de l'époque où, lui aussi
Mourrait dans la boue, tragique
Ce salaud n'a eu que ce qu'il mérite !

La torpeur

La torpeur me cagole
m'apaise et m'endort.
Elle en bonne mère, elle console
la tristesse de mon sort.

Assis face à un bureau,
Je renoues avec l'ennui.
Un ami de cachot,
Qui accompagnait mes nuits.

Avec lui je redécouvre
Que je ne suis qu'une paillette
Coincée au fond d'un gouffre
Que seuls quittent les ascètes

Il me chuchote à l'oreille
Que là-haut il n'y a rien
Qu'une plaine grise comme le ciel
Où se perdent les destins

J'ai tué le mien
Et compte récidiver sur le temps
Pour que passe le chemin
Vers l'avant ma naissance.

vendredi 2 août 2013

Le prisonnier

Par le soupirail, il regarde le soleil
Mais retourne bien vite aux froideurs du béton
Avec les années est venu le sommeil
Qui a effacé l'extérieur de sa prison

Il est rentré voyou, il ressortira mort
Après avoir ravalé l'écume de ses lèvres
Son combat, sa bataille devint son triste sort
De solitude éprouvée puis apprivoisée

La grande porte de fer s'est lentement murée
En le laissant bien décidé dans son tombeau
A défier les affres de l'éternité
Prêt pour cela à se contenter d'un peu d'eau.

Immobile des heures durant face aux murs d'ombres,
Il explore les couloirs sombres de sa mémoire
Se préparant à exploser hors de sa tombe
Devenant le moine lumineux qui sort du noir

Préparez vous à l'entendre car lui seul le sait,
Mais sous la terre, sans lanterne, il a trouvé l'homme
A l'instant même, il va commencer à marcher
Pour suivre les traces qui s'effacent de St-Jérôme

Arrivant en haut de la colline, il s'assied
A travers des branches, il regarde le soleil
Des années lui ont apporté la paix
La mort lui ouvrira les portes de l'éveil.

jeudi 1 août 2013

Silence

Au milieu des sapins, à flanc d'une montagne
Lentement recouverte du manteau de l'hiver
Jour après jour, il me semble que tu t'éloignes
Malgré mes nombreuses et intenses prières

Les nuages de vapeur, dans les murs de papiers
S'échappent lorsqu'ils coulissent, me laissant apparaitre
Informe et squelettique, prêt à fondre sur pieds
un survivant dans le sursis du disparaitre

Le sable brulant aspire lentement mon corps,
Après l'avoir servi tant d'années, quel honneur !
Partout dans le désert, j'ai toujours vu la mer
Un seul oubli a suffit pour que sonne mon heure

Abrité dans ce rocher, battu par les vagues.
Mes yeux aveugles se perdent sur les murs usés
Par le vent et les albatros qui les narguent
Finirais-je en statue, salée pour l’éternité ?

Dans l'espace infini, je me blottis, meurtri.
Avec pour seul soucis : mon immortalité
Et peut-être celle, des étoiles qui scintillent.
Après tant de néant, je suis divinité.