mardi 29 avril 2014

Horloge


Tic, Tac, presque imperceptible
Mais qui brise le mur de l'inconscient
Oh oui je peux sentir l'inextinguible
Machine qui marque régulièrement.

Je la vois devant, derrière,
Qui me suis, me précède, omniprésente.
Où que j'aille dans l'univers
Elle sera là, trop imposante.

Elle transforme mes instants
En souvenirs qui s'effacent,
Et mes rêves d'enfants
En présent qui terasse.

Toi qui fait éclore,
Tu fais également sécher.
Quels vilains mécanismes
Animent ton cœur régulier ?

Toi qui tourne sans fin,
Loin du repos que tu guettes.
Oui toi qui te détestes,
Seras-tu un jour un passé lointain ?

mercredi 23 avril 2014

Repos


Calme apaisant après une bataille bien menée
Laissant de l'espace à l'esprit fatigué
Le guerrier lui aussi, s'étend de tout son corps
Battu, roué, embarqué à tort.

Dans le ciel, les étoiles aussi se reposent
Quelle fut leur guerre ? Leur combat ?
Quels ennemis les rendirent si moroses ?
Leur rendra t'on l'éclat du grenat ?

Nos instants de douceur dégustés,
Eux seul trouveront le chemin du futur.
Qui d'autre pourra nous guider
Et nous guérir de nos meurtrissures ?

Tant de questions adressées au ciel
Et tant de silence en retour.
Et c'est dans ce mutisme solonnel,
Que naissent et meurent nos bravoures.

dimanche 13 avril 2014

Prose Libre 3

Fusion macabre, hypnotique de silhouettes arachnéennes. Corps froids juxtaposés dans l'orthodoxie des fortifications. Pauvres gens qui se cachent derrière des murs fragiles, prêts à exploser en poussière, en nuages de craie, en cris et en sang. Cocon verdâtre, radioactif qui reluit faiblement , suspendu au noir du ciel et au gris qu'il reflète. En sortira un sac informe de gélatine qui explosera et nous figera dans une éternité molle.
Axone de soumission pour les têtes baissés. La lumière qui n'éclaire ni ne réchauffe fait briller les ivoires jaunis. Autoroute à sens unique, 100% d'accidents mais aucun mort, uniquement des corruptions neuro-chimique. L'horloge est déréglée, il sera bientôt 19h32 pour toujours et toujours. Tiktak mon pote me regarde depuis le caniveau, il s'étouffe avec des écrous rouillés et personne ne va le sauver. Il craque avant 19h32.
  Électron du circuit vit en dérivation. Il passe encore devant le lavoir à plumes, ne veut pas s'arrêter dans le grand coeur. Les valves noircies pompent trop vite le liquide de chaux. Les bourdonnements rongent ses oreilles, il pleure les océans, il pleure ! il pleure ! il veut que ça s'arrête !

samedi 12 avril 2014

Prose libre 1

Je suis tombé dans le coma, noyé dans une goutte brulante et métallique qui perlait à la surface d'une peau de forêts aux arbres morts.La lumière me coupe le souffle, m'étouffe dans l’œuf de mes rêveries. Au loin, le condamné me tend la main, mais je dors. Ou plutôt je cuis. Les oiseaux mille fois ressassés bourdonnent en meute de hyènes à mes oreilles. Leurs hurlements invectifs me torturent jusque dans la mort.
Il y a ce monstre tentaculaire, jusque à côté de moi, qui gigote. Je le sens faire vaciller mes voûtes calcaires et fragiles. Je suis la cathédrale inachevée où s'abritent les pigeons morts-volants, les moineaux sauvages et les hiboux atteints de déficience mentale. Ils viennent se grimer de dioxyde de carbone dans les tuyau mi-bouchés de ma grande cheminée.
Et ils s'érigeront bientôt dans les tumeurs malsaines comme une mare croupie venue submerger les aficionados de la fornication récursive. Je sais qu'il me faudra y retourner, regarder en face les nuits mutagènes, reines veuves et folles des abstractions délimitées. Et l'oiseau noir gargantuesque me recouvrira de ses motifs variants. Je perdrais la folie, en contemplation face à ces polyèdres, desséché d'une oasis chaotique.
La grande putain dans ses draps souillés lance vers mois ses bras avides, recouverts de peintures archaniques. Elle veut que je tète son sein oléagineux, que je me gave de ses langues bleuies exprimant encore l'effroi extatique de leurs antécédents. Je l'absorbe, à contre cœur, nostalgique d'un tableau qui se dépeint devant mes yeux.