mardi 24 décembre 2013

Récifs


Des mots, encore – songes trompeurs – puis l'éveil
Rêver, créer – et dehors les rires haut fusent,
Trop longtemps ignorés, durant les longues veilles
Un jour – quand, je ne le sais... les souvenirs s'usent -

Délaissés, et sans crainte j'ai hissé la voile
Sur la mer de sépulcres où règnent les vertus
Ni chair, ni sang dans les corps nus qui se dévoilent
Languissantes, provocantes – froides statues !

Il faudra mourir un jour – sans avoir vécu !
Fixes les yeux tournés vers, au loin, le récif
(Il n'y a qu'une espérance pour les vaincus)
Où ira – souffle le vent – se briser l'esquif.

Enfin silencieux, tu reposeras sur la grève
Ignoré, adulé ou rejeté, qu'importe !
Enterrés tes murmures, envolés tes rêves
Expirées, tes paroles que le vent emporte.

Obscur, on te rit ; triste, on te fuit ; qui comprend ?
Nulle part, jamais, un autre prendra la mer
Cruel océan, qui donne un instant puis reprend.
Dans ton cœur – fleur étiolée – des regrets amers.

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