mardi 17 décembre 2013

Série en prose

La course à pieds sur le sol mou d'humus est parfaitement rythmée et régulière. J'essaye d'établir simultanément en mon esprit, la trajectoire optimale pour passer entre les arbres. Je peux sentir le cœur, le sang, tout l'organisme accélérer la cadence au fur et à mesure que j'accélère celle de ma course. Ma respiration est de plus en plus difficile et lorsque je m'arrête brutalement, c'est pour prendre une immense inspiration et sentir des crocs se refermer sur mon cou.

***

Je m'extirpe de l'eau et prend une grande inspiration. J'ouvre les yeux et me retrouve au milieu de cette piscine. Il fait nuit et je suis venu ici tout à fait illégalement. Un projecteur s'allume et se braque sur moi au centre de la piscine. Alors apparaît la vapeur au-dessus de l'eau, les gouttes pendues à mes cheveux, les vagues que j'ai provoqué à la surface de l'eau, je replonge.

***

Le rideau se lève et un projecteur m'illumine, moi, seul au milieu de la scène. Une foule obscure et silencieuse s'étale devant moi. La pression est importante et je ne sais pas trop quoi faire. La panique s'empare de moi et je commence bientôt à pleurnicher. Des exclamations se font entendre dans le public. Mes sanglots montent en intensité, ainsi que la clameur du public. Au premier vrai pleur, des applaudissements retentissent. Je hurle et c'est la standing ovation dans la salle. Je finis par me rouler par terre de chagrin et les émeutes éclatent dans l'assistance. Les dents volent et le sang éclabousse les murs et le rideau qui descend.

***

Je jette un œil derrière le rideau de lattes métalliques et balaye la rue , vide, d'un coup d’œil. Je sais qu'ils se cachent quelque part, qu'ils m'observent. J'y ai passé des heures mais j'ai trouvé un endroit à l'abri de tout regard indiscret, capteur invasif ou attaque armée. Je descend les marches de la cave et cours me blottir en position fœtale dans un coin de la pièce. J'entends des bruits de pas, ça y est, ils sont dans la maison. mon rythme cardiaque s'accélère. La porte s'ouvre, quelqu'un descend. Au moment où il va surgir, je sens mon cœur se tordre, mes veines brûler et ma vision se troubler.

***

Un enfant est éjecté des entrailles du monde. Premier rayon de lumière, première inspiration sauvage sous le néon, premier battement de cœur à l'air libre et dans un halo de lumière et, comme un présage, un cri perçant et déchirant comme tout premier acte. Un clignement d’œil et c'est terminé, plongé dans le silence. Qu'importe, il s'en rappellera plus tard.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire