jeudi 5 décembre 2013

Psalmodie

Les océans dansent devant mes yeux lorsque je marche dans la rue,
Faisant vaciller mes sens aux quatre vents de bunder city.

Un cercle rouge, chiens interdits et ruelle privée,
c’est la frappe gagnante en plein centre des pupilles.
Le vertige monte et redescend au gré des pas,
Les vagues cognent la coque du grand vaisseau.

Vapeurs et odeurs viennent enivrer les neurones
Affaiblis et perdus dans une mélasse systémique.
Vert-rouge, en cycle infini qui fusionnent hier et demain
Raccords sur la bobine du grand film.

J’assemble les symboles dans mon antre illuminée
Où résonnent des mélodies d’un autre temps
Pour former une tapisserie que je brûle ensuite
Sur l’autel de l’anonymat, expropriation.

Je rêve de grandes machines hurlantes
Qui foncent droit vers l’océan, en crachant
Un nuage furieux de rage et de haine.
Déterminées et aveugles, feux qui transpercent la nuit.

Je vois des flammes qui dansent sur le cadavre
De bunder city égorgée, déjà moisissant sur le parvis
D’une grande cathédrale orpheline de père dans le ciel,
D’où sortent des hommes libres en procession.

Je vois des squelettes copuler sauvagement dans une chambre
Sale. Draps cloués sur les fenêtres brisées ou opaques.
Un serpent sinueux les piquent au sommet de l’extase
Et laisse deux morts, plus morts, aux visages béats.

Du sommet de ma vigie, j’observe, prêt à tirer
Sur un quelconque trépasseur, intrus de mon rêve.
Mais mon thé refroidit, je m’encastre dans mon moule
Et referme la porte violemment derrière moi.

En bas de chez moi, les milliardaires dansent,
Autour d’un brasier gigantesque de billets
Et ils chantent, et ils pleurent et ils tombent
Dans un gouffre, un gouffre de finalité.

Ils iront peut-être dans cette bâtisse, où l’on entend
Toute la journée psalmodier les dieux de l’indifférence
Qui essayent vainement de supporter
Toute la responsabilité de ce que eux seuls ont évité.





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