mercredi 19 mars 2014

Danser les flammes autour des...

               corps nus ? arabesques ? élégantes arabesques des corps nus ?
                                  - trancher, tuer, éliminer. Laisser, ouvert, l'espace, la main du vide vous guidera jusqu'à nous.


Vieillesse de la flamme éteinte : fumée éteinte.
L'âge était un souffle à rebours, pour elle.


Reflet de tes yeux contre les miens.
Miroir-gigogne de nos regards.


Gestes des mains, des mains, des paumes. Gestes
dans l'air, sifflants, gestes hésitants. Recommencer,
recommencer,jusqu'à pouvoir te faire revenir des
mondes de l'air.



ARACHNÉ

Huit jambes de femme, beaucoup trop de grands yeux, affairés,
tendent autour de moi la toile des anciens mystères.
Avant de mordre, demain peut-être ; gorge offerte, j'attends.
J'attends depuis si longtemps que maintenant, j'espère.


Je l'ai vu escalader des nuages, montant un à un les escaliers de l'air. J'ai cru,
à première vue, à cause de l'eau qui coulait, qu'il se noyait au fond du puits.
Puis il a tendu la main.
Aujourd'hui, encore ils hésitent. Mais l'enchaînement
logique des aubes a ramené le silence,
je ne suis plus seul,
à deux puis viendra le premier mot.


Vent, tempête, ouragan, brise, souffle, pfuiit !
Onomatopées, pour regarder les couleurs des lettres
Avec les yeux tout doux d'un enfant.


Coup de règle, cinglant, sur les petites menottes aërisées
d'une respiration. Je reprends mon souffle.
                                                                           

Je rêvais d'avoir des paumes molles et riches comme une terre humide. La fleur dans mes mains s'est fanée, jamais elle n'a plongé sous ma peau ses racines. Imperméable, trop imperméable peau ; mais c'est ma faute, me dit l'enfant, je n'ai pas assez versé de larmes pour arroser le printemps.
                                                                                                                                           

Flageolant, l'équilibre incertain d'une crème brûlée, cheveux bruns sur
grand corps blanc. Je ne marche pas, je ne marche plus,
j'ai trop peur de m'effondrer avant de t'avoir atteinte.
                                                                                            

Juste le sol, et la pierre blanche, et le fagot de bois, tous endormis,
communiants que je ne comprends pas. Il manque
à ma vue la main d'un ange,
pour animer le monde.
                                           

Des lèvres impassibles m'ont parlé de ta mort...
                    
(de plus, cigarette, volutes de fumées autour des mots de ton sort)
                                                                                                                         -J.

samedi 8 mars 2014

Poème sans titre

Le soleil frappe mon visage
Assis sur un rocher.
Il traverse mes feuillages
Et vient me réchauffer.

Ne vient percer le silence,
Que la rivière qui s'écoule.
Un petit oiseau s'élance
Plein de courage loin des foules.

Sous une falaise, à l'abri
Des fracassants, je suis bien.
J'apprivoise ma pauvre vie,
Lentement, hors des chemins.

De temps à autre, j'escalade
La paroi jusqu'au sommet
Pour observer la bourgade
Qui s'étend dans la vallée.

Vu d'ici les hommes sont calmes
Apaisés, au coin du feu.
Pourtant, ils effraient mon âme,
Épuisée de tout leurs jeux.

Seul parmi les sapins, je ressens une chaleur
Descendue droit du ciel pour réparer mon cœur.

Mécanisme brisé qui danse sans équilibre,
Se verra-t-il un jour égayé de revivre ?