Capitale
de la douleur, cette cité
Où
n'éclosent, en fait de roses et pâles bouquets,
Que
les fleurs du mal ! Moi, je surplombe, attristé,
La
Seine qui s'enrubanne entre les taquets.
Jolie
jeune veuve, coquette noir vêtue
Je
voudrais quelquefois, tu sais, me passer au doigt
L'anneau
des noyés ! Prendre ton amour qui tue
Danser
dans tes eaux, ô ma rivière ! Avec toi !
C'est
en ces heures – quand, au loin, j'entends sonner
Les
cornes de brumes des clochers, ressassant
L'appel
aux naufragés des villes, résonner
Les
pas légers – où vont-ils ? – des derniers passants,
C'est
en ces heures, que tu viens, Melancholia,
Fidèle
à mon âme comme un spectre à ses murs
Joncher
mes vers de chrysanthèmes et camélias
Moduler,
ma compagne, tes longues complaintes
Prends
ma main ! Enlaçons-nous ! Jette ce sombre voile !
Esquissons
une valse divine, un pas de spleen
Glissons
sur les pavés, gisons sous les étoiles,
Ô
ma charmante amoureuse, ô mon Ombeline !
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