mardi 11 février 2014

Outremer



Outremer



Passent les jours comme autant de soupirs
Voiles déployées proues tendues vers l'horizon
Sur la houle mer agitée des souvenirs
Flottent les épaves de mes idéaux brisés
Carènes disloquées radeaux de naufragés
Passent les jours encore je rêve l'amour

Loin de mon ciel noir ont fui les rieuses mouettes
Nuages d'orages complaintes en tempête
Fades lueurs brillent sur le soir de mes douleurs
Las, le dernier phare s'est éteint dans mon cœur
Inlassable, la mer étend ses repos frangés d'écume
Et mes regards jetés se perdent dans la brume

Hier encore je croyais à tes sables apaisés
Repos lascifs de tes bras loin des alizés
Aux vallées sous les soleils de ton sourire
Aux forêts où vole libre l'oiseau de ton rire
À tes yeux paisibles comme un dernier rivage
Aux promesses dans les plaines de ton visage

Déçu je reste çà errant sous les cieux épuisés
Vaisseau fantôme de mon cœur désabusé

Hisse tes mats nus, serre le vent de l'espoir !
Noyé le jour noyé l'amour noyée la gloire
Toutes voiles dehors vers les récifs de l'infini
Où règne invaincu le silence des froids caveaux
Vers ce pays dont jadis la nuit m'a parlé
Où paraît-il la terre est un grand calme étoilé




Jérôme, 11 février 2014

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