samedi 12 avril 2014

Prose libre 1

Je suis tombé dans le coma, noyé dans une goutte brulante et métallique qui perlait à la surface d'une peau de forêts aux arbres morts.La lumière me coupe le souffle, m'étouffe dans l’œuf de mes rêveries. Au loin, le condamné me tend la main, mais je dors. Ou plutôt je cuis. Les oiseaux mille fois ressassés bourdonnent en meute de hyènes à mes oreilles. Leurs hurlements invectifs me torturent jusque dans la mort.
Il y a ce monstre tentaculaire, jusque à côté de moi, qui gigote. Je le sens faire vaciller mes voûtes calcaires et fragiles. Je suis la cathédrale inachevée où s'abritent les pigeons morts-volants, les moineaux sauvages et les hiboux atteints de déficience mentale. Ils viennent se grimer de dioxyde de carbone dans les tuyau mi-bouchés de ma grande cheminée.
Et ils s'érigeront bientôt dans les tumeurs malsaines comme une mare croupie venue submerger les aficionados de la fornication récursive. Je sais qu'il me faudra y retourner, regarder en face les nuits mutagènes, reines veuves et folles des abstractions délimitées. Et l'oiseau noir gargantuesque me recouvrira de ses motifs variants. Je perdrais la folie, en contemplation face à ces polyèdres, desséché d'une oasis chaotique.
La grande putain dans ses draps souillés lance vers mois ses bras avides, recouverts de peintures archaniques. Elle veut que je tète son sein oléagineux, que je me gave de ses langues bleuies exprimant encore l'effroi extatique de leurs antécédents. Je l'absorbe, à contre cœur, nostalgique d'un tableau qui se dépeint devant mes yeux.

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