Je suis tombé dans le coma, noyé dans une goutte brulante et métallique
qui perlait à la surface d'une peau de forêts aux arbres morts.La
lumière me coupe le souffle, m'étouffe dans l’œuf de mes rêveries. Au
loin, le condamné me tend la main, mais je dors. Ou plutôt je cuis. Les
oiseaux mille fois ressassés bourdonnent en meute de hyènes à mes
oreilles. Leurs hurlements invectifs me torturent jusque dans la mort.
Il y a ce monstre tentaculaire, jusque à côté de moi, qui gigote.
Je le sens faire vaciller mes voûtes calcaires et fragiles. Je suis la
cathédrale inachevée où s'abritent les pigeons morts-volants, les
moineaux sauvages et les hiboux atteints de déficience mentale. Ils
viennent se grimer de dioxyde de carbone dans les tuyau mi-bouchés de ma
grande cheminée.
Et ils s'érigeront bientôt dans les tumeurs
malsaines comme une mare croupie venue submerger les aficionados de la
fornication récursive. Je sais qu'il me faudra y retourner, regarder en
face les nuits mutagènes, reines veuves et folles des abstractions
délimitées. Et l'oiseau noir gargantuesque me recouvrira de ses motifs
variants. Je perdrais la folie, en contemplation face à ces polyèdres,
desséché d'une oasis chaotique.
La grande putain dans ses draps
souillés lance vers mois ses bras avides, recouverts de peintures
archaniques. Elle veut que je tète son sein oléagineux, que je me gave
de ses langues bleuies exprimant encore l'effroi extatique de leurs
antécédents. Je l'absorbe, à contre cœur, nostalgique d'un tableau qui
se dépeint devant mes yeux.
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